Dans la citation ci-dessous Nietzsche s'en prend en particulier à ce que plus tard Brecht critiquera à son tour : la dramaturgie dite Aristotélicienne et son idée de la "catharsis" ("purgation psychique" du spectateur par identification au comédien, et à travers lui au personnage) :
"Ce soulagement pathologique, la catharsis d'Aristote, au sujet de laquelle les philologues ne savent pas au juste si elle doit être classée parmi les phénomènes médicaux ou les phénomènes moraux" (Nietzsche)
"A la technique de l'illusion d'un art théâtral reposant sur l'identification, le nouvel art théâtral oppose la technique de ce que nous appelons les effets de distanciation… Les données brutes (situations, hommes, opinions, émotions, etc.) perdent, grâce aux effets de distanciation, leur statut d'évidence, ce qui signifie qu'on les dépouille de leur valeur d'a priori et leur confère les caractères de l'unique, de l'historique et du changeable" ( Brecht)
"Les plus nobles artistes escomptaient (…) l'excitation des sentiments moraux et religieux, et l'évocation vicariante de la "loi morale universelle" intervenait à l'endroit précis où le spectateur devait être fasciné par un effet artistique d'une puissance irrésistible. Ou bien quelque mouvement grandiose, tout au moins troublant, de la vie politique ou sociale contemporaine, était représenté par le dramaturge, si bien que l'auditeur pouvait oublier sa fatigue critique et s'abandonner aux sensations qu'il eût éprouvé à des époques d'enthousiasme patriotique ou belliqueux, ou devant la tribune du parlement, ou encore à la condamnation du crime et de l'infamie ; de sorte que cette méconnaissance des fins propres de l'art dut ça et là aboutir directement au culte du tendancieux. Mais alors il se produisit ce que l'on eut à constater de tout temps dans les arts factices : un abâtardissement très rapide de ces tendances ; au point que, par exemple, la tendance de faire du théâtre un instrument d'éducation morale du peuple… est classée désormais parmi les antiquités invraisemblables d'une culture abolie. Tandis que le critique détenait le pouvoir au théâtre et au concert, le journaliste à l'école, la presse dans la société, l'art dégénérait à n'être plus qu'un objet d'agrément de la plus basse espèce possible et la critique esthétique était utilisé comme le moyen de cohésion d'une sociabilité vaine, dissipée, égoïste et, par-dessus tout, misérablement vulgaire…"
(La Naissance de la tragédie, poche p. 163-4).
Autres "pensées du jour" :
- CITATION DE WILLIAM MORRIS
- CITATION DE MAURICE JOLY
- CITATION DE FRIEDRICH NIETZSCHE
- CITATIONS DE LA TRILOGIE D'ARNOLD WESKER
- CITATION DE ROBERT LOUIS STEVENSON
- Réflexions d'un scientifique : Jacques Testart
- CITATION EXTRAITE DU PARAGRAPHE FINAL DE "LA POLITIQUE ET LA LANGUE ANGLAISE" DE GEORGE ORWELL
- Citations relevées au Musée Magritte de Bruxelles
lundi 8 septembre 2014
dimanche 7 septembre 2014
Qu'est l'espingouin devenu
Dans un entretien paru dans Le Monde du 17 mai 1974 à propos du roman Laissez bronzer les cadavres (Editions Gallimard, 1971), Jean-Patrick Manchette insistait sur la nécessité d'établir une liste d'incidents telle qu'il se passe toujours quelque chose. Une contrainte voisine s'est imposée durant l'écriture de "Qu'est l'espingouin devenu". J'espère que le rythme de l'écriture qui en résulte entraînera le lecteur et suscitera son imagination. Mais laissons la parole au narrateur :
Particuliers, Médiathèques. Commandez ce livre :
- en vente directe chez l'auteur (michelcaron30@gmail.com) par chèque de 13 € à la commande (frais d'expédition offerts).
Lire les premières pages
"L’idée d’écrire l’histoire de
l’Espingouin m’est venue à la suite d’une conversation avec un ami, à la
terrasse d’un bistrot crasseux dans
une ville du Nord du Mexique. Je profitais d’un voyage d’affaire en France
pour me présenter à son dernier domicile connu. J’allais y faire la
connaissance du locataire actuel, Robert. Le faire parler fut toute une
histoire. Je fus accueilli par un
écriteau « Si vous passez devant chez moi ! N’entrez pas ! Ne
tapez pas à ma porte ! ». Finalement, Robert allait me confier ce
qu’il avait glané dix ans auparavant sur l’Espingouin. D’après un de ses
anciens camarades bien placé dans une sous-préfecture et bénéficiant de
relations utiles, l’affaire aurait été liée à une collaboration entre polices
espagnole et française portant sur un vieux dossier classé « sans
suite ». Mais était-ce si simple ? Et qui était vraiment
Robert ?" (4ème de couverture de "Qu'est l'espingouin devenu").
74 pages - ISBN : 9782748398113
Particuliers, Médiathèques. Commandez ce livre :
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