À une époque où le terme de fascisme est employé à tort à à travers, comme une insulte, comme un épouvantail, mais rarement en se questionnant sur le contenu et l’historique de cette dénomination , les livres de Zeev Sternhell (1935-2020) sont fondamentaux. Cet historien israélien est sans aucun doute l'un des meilleurs spécialistes d'un courant historique dont les racines ont été enfouies par une espèce de censure collective. Tous ses ouvrages sur les fascismes, le socialisme national,… sont à lire. Mais il faut sans doute commencer par son grand classique "La droite révolutionnaire, Les origines françaises du fascisme 1885-1914" (Collection Points Histoire ou Folio Histoire).
Une citation de la conclusion (p. 415 chez Points) de cet ouvrage :
"Tant par rapport au marxisme que par rapport au libéralisme, la nouveauté et l'originalité du système fasciste consistent précisément à vouloir mettre le capitalisme au service de la communauté, à neutraliser ses aspects les plus sordides en bénéficiant de ses réalisations techniques et en recueillant le maximum de profit de ses stimulations psychologiques. La recherche du profit reste le moteur de l'activité économique, et en cela le fascisme ne se différencie pas du libéralisme. Néanmoins, il s'en distingue radicalement, tout comme il se distingue du socialisme, lorsqu'il affirme le primat du politique. C'est sur la subordination de l'économie à la politique que compte finalement les fascistes pour construire un ordre nouveau, sans porter atteinte à la propriété privée et aux vieilles structures économiques.
La force coercitive de l'État moderne apparaît donc au fascisme comme le seul moyen qu'il a d'atteindre son objectif final : l'harmonie, la coopération et la réconciliation des classes sociales par l'intégration, au passage, du prolétariat au sein de la communauté nationale"
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