Pièce: Voleur.
1-3 F, 2 H
Personnages :
Georges, à la fois l’auteur Georges Darien et son personnage.
Charlotte, jeune femme brune, cousine de Georges.
L’abbé Felix La Margelle
Renée, femme du monde, rousse.
Geneviève, femme entretenue, blonde.
Les 3 femmes ne se rencontrent jamais.
Note d’auteur.
1. Contenu :
La pièce « Voleur » est très librement
inspirée du roman « Le Voleur »[1]
ainsi que d’éléments biographiques concernant l’auteur Georges Darien.
« Le Voleur » est l’histoire
d’un homme, tôt orphelin, confié à un oncle et tuteur qui le gruge. Pour se venger
et se procurer de l’argent, il décide de se faire cambrioleur.
Des liens entre cette œuvre de fiction et des épisodes de la vie de Darien ont été supposés, mais jamais établis. Il a encouragé ces doutes en cultivant les zones d’ombre et en traçant de lui-même un portrait sans complaisance. Ainsi, dans Les Pharisiens, il se décrit ainsi : "C'était une sorte de barbare intolérant et immiséricordieux. Il avait été très malheureux déjà, à différents titres. Et de la compulsion de ses souvenirs douloureux, il était entré en lui une grande haine des tortionnaires et un grand dégoût des torturés. De sorte qu'il lui arrivait de souhaiter ardemment le bonheur des misérables, tout en restant convaincu le plus souvent que la seule chose méritée qu'il pût leur advenir était d'être, de temps en temps, massacrés en masse. »
Dans
la pièce, cette ambiguïté est totalement assumée : l’auteur (celui qui écrit
l’histoire) et « Le Voleur » sont un même personnage. On trouve dans cette
pièce un récit haut en couleur et des choix cohérents avec le roman :
critique
des rapports sociaux de domination et de pouvoir,...
2. Aspects
formels :
Le texte est constitué
de 14 fragments s’enchaînant selon la chronologie du récit. À
l’exception du prologue, chaque fragment comporte deux personnages. La durée des enchaînements doit être la plus courte
possible.
La pièce autorise une
mise en scène minimaliste, sans décors multiples ou mises en place complexes. Les indications figurant au
début de chaque fragment sont des pistes de recherche d’atmosphères et en
aucun cas des indications scéniques. Une même simplicité est souhaitable pour d'éventuels
accessoires.
3. Références sur Georges Darien (né Georges
Hippolite Adrien) et son œuvre :
Un site très complet consacré
à Georges Darien. Non seulement des informations biographiques, mais une
bibliographie bien documentée.
Contient un résumé des
chapitres du roman.
Interview de Jean-Claude
Grumberg à propos des textes de G. Darien.
André Breton à propos de G.
Darien.
https://www.benjamin-peret.org/benjamin-peret/extraits-de-loeuvre/25-contes-et-proses/213-un-article-inedit-de-benjamin-peret-sur-le-voleur-de-georges-darien-1955.html
Benjamin Peret sur "Le Voleur".
https://www.benjamin-peret.org/benjamin-peret/extraits-de-loeuvre/25-contes-et-proses/213-un-article-inedit-de-benjamin-peret-sur-le-voleur-de-georges-darien-1955.html
Benjamin Peret sur "Le Voleur".
Texte de « Le
Voleur ».
QUELQUES LIGNES DU PROLOGUE
GEORGES, seul et se parlant à lui-même — L’événement.
La cause de tous les mots…
Face public. Sourire de l’homme.
Les mots d’un homme d’honneur.
Qui ne craint pas de s’exprimer à haute voix.
Qui sait vivre quand les autres végètent, marcher quand ils prennent des attitudes. Agir quand ils fonctionnent.
Vivre à sa guise quand désirs et appétits sont réglés à l’avance.
Sans toujours y réussir.
Cet homme, je l’appellerai… Georges (il se désigne lui-même).
Bonne famille.
Promis à un avenir radieux.
Mais… il y a toujours un mais…
Un événement qui barre la route.
Orphelin, il est spolié. Par un homme d’ordre, bien aimable et à l’égoïsme civilisé pour les étrangers. Une brute pour ses proches.
Je le nommerai… « mon oncle ».
Tout est prêt pour faire partager l’écœurement qui a jalonné ma vie. Et les fruits de mon imagination qui ne sont pas moins repoussants.
Et que personne ne vienne me taxer de faussaire ou d’inventeur.
Que l’on dise cela d’un Dumas, qui ne fut pas plus mousquetaire que Zola ne conduisit de locomotives.
Mais pas de moi !
Quand j’ai écrit sur le bagne militaire des bataillons d’Afrique, je savais de quoi je parlais. J’y avais observé comment le besoin de servitude peut l’emporter sur le besoin de liberté...
[1] Seuls
quelques personnages ou situations ont été conservés et des éléments non issus
du roman ont été utilisés.
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