jeudi 31 octobre 2013

Autour de l'Espingouin… et du cinéma

    " Je crois que je ne dois rien à aucun écrivain. Ce qui m'a influencé, c'est le cinéma. Ah ! ça, le cinéma, je le connais. Le music-hall aussi et puis les journaux, les journaux illustrés principalement. Au fond, mon livre, c'est, en bien des endroits, une sorte de reportage comme on en trouve dans les magazines.
    Et même, est-ce bien du reportage ? Les souvenirs des choses que j'ai vues dans ma vie ne comptent pas tant que cela. Ce ne sont que des points de départ, des prétextes qui me fournissent l'occasion de noter mes rêves.  "

L.F. Céline.Interview avec Charles Chassé, La Dépêche de Brest et de l'Ouest, n°18187, 11 octobre 1933.

Une citation parmi d'autres mettant en évidence l'impact de l'écriture cinématographique sur l'écriture romanesque. De l'écriture, ou plutôt des écritures cinématographiques. 
Pourrait-on par exemple séparer écritures et atmosphères du film noir et du roman noir. D'un côté, le rythme, le montage, les changements d'angles de prise de vue et les coupures nettes entre les plans. De l'autre une écriture nerveuse, des phrases courtes,… D'un côté la peinture d'un milieu dont on a l'illusion de connaître les codes, ses zones d'ombres et ses lumières un peu glauques. De l'autre la possibilité de ne pas s'encombrer de longues descriptions d'atmosphères et de décors que l'on reconnaîtra parfois sans les avoir jamais rencontrés.

ESPINGOUIN… ET CINEMA AMERICAIN


Dans "Qu'est l'espingouin devenu ?", l'influence cinématographique pèse sur les épaules d'un des personnages : Gene Robert. Laissant au lecteur le soin de découvrir l'importance de cette influence, je me contenterais de signaler que deux épisodes importants de sa vie font références à deux oeuvres du cinéma noir américain : 
- Johnny eager (1941) de Mervyn LeRoy, tourné d'après un livre de James Edward Grant, interprété par Robert Taylor.
- King Creole (1958) de Michael Curtiz, basé sur la nouvelle d'Harold Robbins "A stone for Danny Fisher", premier et dernier bon film interprété par Elvis Presley.



                




En dehors du film noir, un thème récurant du cinéma américain est celui du musicien errant de ville en ville  (généralement dans les Etats du Sud), guitare à la main, à la recherche de la reconnaissance de son talent… ou plus simplement de sa prise en considération en tant qu'être humain. Au lecteur attentif et cinéphile de débusquer au détour d'une phrase l'influence de ce cinéma sur mon écriture. Je me contenterais de citer quelques uns de mes films préférés tournant autour de ce thème :
- The Fugitive Kind (L'homme à la peau de serpent, 1959), de Sydney Lumet, d'après "Orpheus descending" (La descente d'Orphée) de Tennessee Williams.
- Honkytonk Man (1982) de et avec Clint Easwood.
- Walk the Line (2005) de James Mangold. Avec un Joaquin Phoenix stupéfiant dans le rôle de Johnny Cash.


… Et cinéphiles ou non, ce peut être l'occasion de revoir... ou de découvrir de très bon films !

MC 01/01/2013
Revu 15/04/2014