lundi 25 mai 2015

LA CITATION DU JOUR : ANDRÉ BRETON à propos de GEORGES DARIEN

Extraits d'un texte d'André Breton, à propos du roman "Le voleur" de Georges Darin. Le manuscrit d'A. Breton est signé du 7 mai 1951 et sera édité dans "Arts" en mai 1955, année de la redécouverte du texte et de sa réédition par J.J. Pauvert. Ce texte est repris comme préface de l'édition Juliard du Voleur en 1963, et chez 10-18 en 1971.

"… L'agressivité à l'égard de tous les groupements humains constitués (tant pour le maintien de la bourgeoisie que contre elle), que la société, de son vivant, ne pouvait manquer de lui faire payer cher, répond ici aux blessures de ce coeur trop grand et trop bien battant pour ne pas heurter en tous sens les parois de la cage. Qu'il ait pu dire que "les yeux d'un écrivain, pour être clairs, doivent être secs" ne saurait en imposer pour la dureté, sauf dans la volonté d'agir. Ne peuvent prétendre à cette clarté des yeux confinant à la clairvoyance que ceux qui, comme Swift ou Darien, ont d'emblée été soulevés par l'indignation. A ce niveau, le leur, toute la morale de pacotille qui continue à avoir cours n'offre, on s'en doute, aucune résistance…
… Nulle (La vie de Darien) n'a été plus jouée, à ses risques et périls, contre le crime militaire, la lugubre mascarade religieuse et autres formes d'ignominie bourgeoise, aussi bien que contre les perspectives de dictature étatique, qui ont donné leur sinistre mesure depuis lors. Son oeuvre, qui ne fait qu'un avec elle, se situe aux antipodes de la "littérature", au sens où les poètes peuvent l'abhorrer. Elle est le plus rigoureux assaut que je sache contre l'hypocrisie, l'imposture, la sottise, la lâcheté. Darien, homme révolté s'il en fût — qu'Albert Camus s'évertuerait bien vainement à faire passer sous sa toise — reste à ce jour la plus haute incarnation de l'Unique qu'a voulu Stirner : celui qui du premier au dernier jour a aspiré à être "l'homme libre sur la terre libre".



mardi 19 mai 2015

SUR LES RAYONS DE MA BIBLIOTHÈQUE (6) : CHAVAL

Condensé de la Biographie de Chaval (1915-1968), par Chaval :

"Chaval est né il y a déjà quelques temps, il va bien je vous remercie.
Physiquement il vous ressemble un peu, peut-être un peu moins grand que vous.
Marié à une femme il possède un chien qui lui sert aussi de secrétaire.
Il est très aimable et très simple malgré son immense talent".