mercredi 7 janvier 2015

SUR LES RAYONS DE MA BIBLIOTHÈQUE (4) : CALAFERTE

SUR LES RAYONS DE MA BIBLIOTHÈQUE… LES PIÈCES INTIMISTES DE LOUIS CALAFERTE…







… ET EN FOUILLANT BIEN QUELQUES SOUVENIRS DE LEURS REPRÉSENTATIONS À AVIGNON.

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vendredi 2 janvier 2015

DOM JUAN - ELVIRE 1699

DOM JUAN - ELVIRE 1699 (8/10/2011 - 20/10/2012)

OU

NE PAS INTERPRÉTER DOM JUAN

"Dom Juan n'est pour nous ni une théorie, ni une démonstration, ni l'occasion d'une polémique. Et il ne faut pas aller à Dom Juan comme à un rendez-vous habituel, averti de l'interlocuteur ou du partenaire que l'on va rencontrer ; il faut y aller curieux de la nouveauté d'une approche, avides de neuf.
Molière seul peut être notre indicateur et notre intermédiaire…
Dans la perpétuelle interrogation et la perpétuelle découverte d'une carrière de comédien attentif aux secrets de son métier, certaines oeuvres marquent fortement l'expérience et le souvenir : elles obligent les connaissances professionnelles les plus assurées à une modestie qu'elles avaient perdue dans la facilité.
Dom Juan est de celles-là…
Pour aborder un chef-d'oeuvre, pour répondre à sa sollicitation, pour l'entendre, il n'est qu'une attitude : la soumission."
Louis Jouvet, Témoignages sur le théâtre.

A l'époque où je pensais travailler l'interprétation de Dom Juan, dans la pièce Dom Juan - Elvire 1699. je lisais les "Témoignages sur le théâtre" et "Le Comédien désincarné" de Louis Jouvet. Quelle aide précieuse ! Dom Juan, un des rares "personnage" qui pourrait justifier à lui seul le goût de la pratique théâtrale. Mais l'écart est grand entre les listes de ceux qui aspirent à "l'interpréter" et ceux qui ont cette chance. Chance souvent empêchée par le décalage entre une certaine maturité du jeu et "l'âge du personnage". Ceci sera suffisamment reproché à Jouvet ! 

J'ai eu la chance (alors que j'avais justement l'âge qui fut reproché à Jouvet quand il monta Dom Juan) de me voir offrir l'interprétation d'un texte qui en quelque sorte résolvait le problème. La source dramatique de la pièce est simple : libre à chacun de supposer la mort de Dom Juan à la fin du texte de Molière, mais de fait cette fin est laissée suffisamment ouverte pour permettre d'autres hypothèses. La dernière scène où figure Sganarelle renforce d'ailleurs cette impression d'une histoire sans fin. Autre argument, la version de Molière inaugure la transformation du personnage en mythe. Et même en supposant quelque saison en enfer pour celui-ci, sa disparition définitive paraît improbable. 

A postériori, je pense que le point fort de — Dom Juan - Elvire 1699 — est sa fidélité au texte de Molière. C'est bien le "personnage mythique" construit par celui-ci qui réapparait, vieilli de 30 ans, chez Elvire. 

Et c'est là que resurgissent les réflexions de Louis Jouvet. A plusieurs reprises, il a constaté que la rencontre du comédien avec un "mythe" ne pouvait prendre qu'une voie particulière. Il n'existe pas d'interprétation qui se situerait quelque part, à mi-chemin entre l'un et l'autre. C'est au comédien de tenter avec modestie de se laisser conduire jusqu'au "personnage", de s'y "soumettre". Plus facile à écrire qu'à faire ! Pour cela, aucun "truc" mais un guide : le texte de Molière. Son intelligence dramatique. C'est à ce niveau que la fidélité au texte "fondateur" était plus qu'un point fort,… une nécessité. L'un ne pouvait se travailler qu'en référence à l'autre. Il restait pourtant une part de "neuf" à prendre en compte : le vieillissement. Faire en sorte que LE Dom Juan vieillissant ne sombre pas dans la caricature d'UN vieux Dom Juan ! Et pour cela, sans certitude aucune, répondre encore une fois aux sollicitations du texte.




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