mardi 28 octobre 2014

AUTOUR DE L'OPÉRA DE QUAT'SOUS (2)

Suite des documents autour de L'Opéra de quat'sous et de deux mises en scène.

La mise en scène de Christian Schiaretti, créée au TNP-Villeurbanne le 18 novembre 2003, avec les "songs" originaux chantés en allemand. Documents ci-dessous issus des représentations au Théâtre de la Colline en Septembre-octobre 2004.


Kurt Weill à propos de l'Opéra de quat'sous.

Et celle de Johanny Bert (Cie théâtre de Romette) mêlant marionnettes et comédiens en 2008.







mardi 14 octobre 2014

AUTOUR DE L'OPÉRA DE QUAT'SOUS (1)

Autour du travail sur Brecht et L'Opéra de Quat'sous que font ce trimestre les participants à l'atelier de formation théâtrale de la Compagnie T2A m'est venu l'idée de fouiller dans mes archives pour faire émerger quelques documents.
L'Opéra de Quat'sous… sans doute la pièce dont j'ai vu jouer le plus de versions différentes en concurrence avec le Dom Juan de Molière).
A tout seigneur tout honneur, je commencerais par un dossier édité par le Théâtre de l'Est Parisien (TEP) en 1974 (la première version à laquelle j'ai assisté, dans la mise en scène de Guy Rétoré). C'était l'habitude durant cette période du TEP d'éditer pour chaque spectacle un dossier contenant reproduction de gravures et textes. Je reproduirais donc ci-dessous quelques documents de ce dossier. Parmi les textes, le plus intéressant est celui de Brecht lui-même sur la musique. Du côté de ses exégètes, il ne faut pas oublier que nous sommes alors en pleine période d'appropriation néo-stalinienne (pas toujours néo !) du dramaturge. Je ne résiste pas au plaisir de citer les précautions que prend un certain Arturo Lazzari pour introduire son commentaire sur l'Opéra : "En 1926, Elisabeth Hauptmann, traduisit de l'anglais, "l'Opéra des gueux" de John Gay ; Brecht, qui dans les années précédentes, s'était débarrassé de son passé expressionniste, dadaïste, anarchiste,…" (Oh ! St-Staline… protégez-nous du mal !).


Couverture dossier Opéra de quat'sous

Présentation dossier Opéra de Quat'sous


A l'origine du texte, L'Opéra du Gueux (parfois nommé comme ici "des gueux".





Sainte Alliance. Dessin de Thomas-Théodor HEINE (1867-1948), un des fondateurs du journal satirique allemand "Simplissimus".



L'IMPORTANCE DES SONGS POUR BRECHT

George GROSZ (1893-1959)
Deux filles. PASCIN (1885-1930)

Bernard DORT (1929-1994)
Sketch. Dessin de Otto DIX (1891-1969)

mercredi 8 octobre 2014

Rencontre avec Tadeusz Różewicz

Mardi 7 octobre 2014. Hier, il pleuvait,… Demain, il pleuvra,… Quand à aujourd'hui ! 
Il faut du courage pour mettre le nez dehors, surtout s'il s'agit d'assister à un court spectacle (?) intitulé Rencontre avec Tadeusz Różewicz. Ceci en référence à un poète/auteur polonais, décédé il y a  quelques mois, dont tout ce que je sais est que je n'en ai jamais entendu parler (caractéristique peu personnelle !). Rien qu'au titre, on sent venir la démonstration intello-soporifique ! Les critères incitant à se bouger ne sont qu'indirectement liés au spectacle (??) lui-même. Il s'agit d'une représentation du Cratère d'Alès en décentralisation à Anduze (5 mn en voiture !). Et elle est due à la Compagnie Machine Théâtre, une des meilleures de notre région, qui n'a pas pour habitude de secréter l'ennui ou l'indifférence.
Première surprise, une audience numériquement correcte, bien que composée de spectateurs visiblement aussi ignorants que moi de ce à quoi ils viennent assister.
Deuxième surprise, le spectacle lui-même.
Avant de débuter, quelques mots du metteur en scène de Machine Théâtre, Nicolas Oton, situant l'auteur, sa poésie et son théâtre, le désir de le faire connaître. Référence au théâtre de l'absurde et à Beckett. Beckett auquel on ne peut s'empêcher de penser tout au long du spectacle. A commencer par le magnétophone qui débite des poèmes de l'auteur, tellement semblable à celui de La dernière bande. On découvre une poésie directe, sans mièvrerie et pleurnicherie. Petite crainte au bout du troisième poème. Je me souviens de mon ennui à une représentation de La dernière bande,… qui semblait ne vouloir jamais s'arrêter de défiler. Et si j'allais revivre ce soir cet ennui ! Heureusement, il n'en est rien. Après quelques poèmes "sonores", c'est un des comédien qui prend la parole et nous fait partager, sans emphase et avec une grande sincérité, le trajet poétique de Różewicz. Aux antipodes de ces "poètes" qui pensent que l'on peut faire de la poésie dans un environnement confortable, à coup de "bons" sentiments, de "belles" images, de clichés et de métaphores ampoulées. On est ici au coeur de la plaie,… plaie qui saigne ou qui cicatrise mais qui reste toujours apparente.
Et puis mon imagination fait ressurgir l'image de Beckett dans la dernière partie de la soirée. Un souvenir remonte, celui de Fin de partie, et de "ma" poubelle de laquelle, il y a pas mal d'années, je suivais de jour en jour l'évolution des rapports entre Hamm et Clov. Les deux personnages de la pièce de Różewicz sont de la même trempe, si semblables et si différents de ceux de Beckett,… Le même enfermement.

Quand la lumière se rallume dans la salle, je suis content d'avoir non seulement "rencontré" mais découvert un auteur, une écriture,… En attendant de compléter la découverte par la représentation de La sortie de l'artiste de la faim — même auteur, même compagnie — dans un peu plus d'un mois.