lundi 21 décembre 2015

DANS MA BIBLIOTHÈQUE : QUELQUES VIEUX GRIMOIRES

QUELQUES VIEUX GRIMOIRES CONTRE LES FUMISTES D'HIER ET D'AUJOURD'HUI

DICKSONN, 1911





HEUZE, 1926
DICKSONN, 1927
TOCQUET, 1952
IMBERT-NERGAL, 1959.

lundi 9 novembre 2015

AUTOUR DU THÉÂTRE DE MICHEL VINAVER

Autour du théâtre de Michel Vinaver, quelques archives resurgissant des classeurs…

LES TRAVAUX ET LES JOURS (1979)



Les travaux et les jours (1979), mise en scène d'Anne-Marie Lazarini en 2001 à l'Artistic Athevains
Mise en scène de Robert Cantarella en 2003 au TEP.
Les travaux et les jours (1979), mise en scène d'Anne-Marie Lazarini en 2001 à l'Artistic Athevains (brochure de
présentation du spectacle).



A LA RENVERSE (1980)






L'ÉMISSION DE TÉLÉVISION (1988)






À compléter sur le fil du temps...


lundi 24 août 2015

La citation du jour (24 août 2015). Marc Dugain : Quinquennat

"Quinquennat" de Marc Dugain (Gallimard, 2015) est le deuxième volet de la Trilogie de l'Emprise. Cette trilogie trace un portait du monde politique en France, de ses ramifications et de ses méthodes. Dans cette citation, un journaliste, Terence, tente d'expliquer ce qu'il nomme la schizophrénie sociale.

"… on dépense plus pour tuer que pour soigner et maintenir en vie. Très peu de gens ont intérêt à dénoncer cette situation. La croissance, l'emploi, qui sont les saints du dieu marché, permettent de tout justifier. État, partis politiques, industriels, banquiers, syndicats, dès lors que leurs intérêts convergent, s'accordent facilement. D'autant que cette industrie de l'armement est le paravent, un prétexte à opacité, le mur légal derrière lequel a lieu la grande partouze du cynisme absolu. Si j'étais paranoïaque, je dirais que les complexes militaro-industriels alliés aux services secrets dirigent les nations et laissent aux politiques les vieux jouets obsolètes et la scène pour produite un spectacle qui hypnotise la presse et les foules par une gesticulation pendulaire. La politique est de plus en plus un cabinet d'aisances où se pratique l'incontinence verbale sans pudeur. Je n'aime pas l'idée qu'en créant des besoins sans cesse renouvelés on nous asservisse à consommer toujours plus, à nous reproduire toujours plus pour développer le marché, et qu'on nous éloigne résolument de l'essence de ce qui fait notre particularité, l'esprit, comme si celui-ci n'était que source de danger…
… On a l'impression qu'on maintient une partie du monde dans l'absolue pauvreté comme une menace à l'idéal petit-bourgois, pour montrer aux gens jusqu'où ils pourraient défaillir…Ce qu'ils ont, ils ont peur de le perdre et toute la politique fonctionne sur ce principe conservateur, de l'extrème gauche à l'extrème droite… (pp 281-282).

Une vision lucide dans ces ouvrages, même si ce deuxième volet est sans doute moins fort que le premier (dans lequel les protagonistes et leurs relations sont présentés). Hasard des lectures… À la suite de ces deux volets, j'ai lu "Soumission" de Michel Houellebecq. En dehors des quelques descriptions de ses rares instants de pratiques sexuelles, mortellement ennuyeuses, l'ensemble est bien mené. L'anticipation à court terme qu'il nous offre est totalement crédible, et présente un prolongement logique de la société politique d'aujourd'hui vue par Marc Dugain.


"Quinquennat", de Marc Dugain : si c'est ça, la classe politique...

lundi 13 juillet 2015

GermanopratIN Avignon 2015

GERMANOPRATIN AVIGNON

Question combien de fois entendue : "Ah, vous allez au Festival d'Avignon ? Mais vous allez au IN ?". Pas le temps d'expliquer pourquoi je n'y ai plus mis les pieds depuis de nombreuses années. Et puis il n'ont qu'à y aller voir ! Bien malins s'ils arrivent à découvrir dans la ville quelque chose qui indique qu'il s'y déroulerait un machin nommé "Festival d'Avignon IN". J'ajoute IN pour la forme, puisque bien entendu ils n'y a qu'un seul Festival d'Avignon. Les mille trois cent et quelques autres spectacles qui se déroulent quotidiennement ne sont que du bruit de fond.

J'exagère, un Festival doit se dérouler, quelque part, puisqu'un programme imprimé est disponible à l'Office du Tourisme et dans les hôtels. Y compris dans les hôtels où vous et moi pouvons descendre. Et où ne risquons pas de croiser justement des gens du IN. Nous n'habitons pas sur la même planète.

Restent deux possibilités si l'on veut en savoir un peu plus :

1 - Croiser un valeureux explorateur qui a assisté à UN spectacle du IN. Ça se fait. Le lendemain matin il est généralement réfugié, le visage fatigué, dans l'espace petit-déjeuner de son hôtel. Il peut être prof de français, parfois à la retraite, ou autre chose du même niveau social. Comme il fait partie de la catégorie de spectateurs qui ont payé leurs places, il est resté jusqu'au bout, même s'il s'est ennuyé à mourir. Dans ce cas, il racontera, à ses collègues ou amis qui l'ont rejoint, le spectacle des sièges qui se sont vidés durant la représentation. Des sièges d'invités qui n'ayant rien payé n'ont pas jugé nécessaire de lutter contre l'endormissement.

2- Se plonger dans le "programme", nous dirons celui de 2015 concocté par Monsieur Olivier Py. Celui qui se définie en toute modestie comme acteur, chanteur, écrivain poète et passeur de poètes, prenant tous les chemins possibles pour rencontrer une réponse fugitive à l'inquiétude latente.
Première évidence. Le théâtre est le parent pauvre de ce Festival. Il  est vrai qu'aujourd'hui pour prétendre répondre à l'inquiétude latente, il faut être philosophe et/ou chorégraphe. Pas un vulgaire théâtreux. La philosophie n'est-elle pas la chorégraphie de l'âme. À moins que ce soit l'inverse… Ou encore mieux performeur ou performeuse. C'est si joli la "performance", si IN dans la société marchande.

Mais comme vous ne lirez pas le dit programme, dont on ne saurait dire s'il est plutôt insipide ou plutôt désolant, j'ai glané au hasard un petit florilège de ce qui constitue la pensée GermanopratINe. Tout ceci un peu au hasard. Je n'ai pas fait une lecture exhaustive. Qui s'y risquerait !

PETIT FLORILÈGE DU PROGRAMME GERMANOPRATIN AVIGNON 2015.

"JB ouvre un horizon à travers une expérimentation langagière, une transe, une prophétie où le corps animé de forces contradictoires, entre déesse et esprit malin, se prête à toutes les transgressions. Elle défiera les mauvais esprits, cannibalisera le sens en jouant avec des corps métaphoriques" (p. 12)

"FPLL est une performance de théâtre documentaire construite à partir de textes de mouvements, d'images, de postures, de sons et d'archétypes prélevés dans le réel… RR et ses complices - la performeuse anglaise JA, le breakdancer français MG et le conférencier lotharingien GMH - nous propose un voyage poético-documentaire qui s'autorise nombre de pauses sur les images anecdotiques que nous ne pouvons zapper." (p. 14)

"Le questionnement politique sur la ségrégation sociale de la ville, les formes de la reconnaissance, la place de l'art dans l'espace public préparent une expérience mystique, existentielle, la découverte d'une énergie primitive et brute." (p. 19)

"Amour ; Assis sur des coussins ; Barthes Roland ; Basket-ball ; Béatitude ; Botanique ; Chorégraphie ; Coeurs intelligents ; Compréhension ; Courir ; Danse, la ; Dessin ; Éléments; Écrire des chansons ; Étend entendu ;…. (je saute un paquet de lignes !)… Sens, fabriquer du silence ; Surdité ; Symétrie ; Temps ; Texte, comme communication, comme partition, comme texture ; Titres, concevoir des ; Traduction ; Unisson ; Unités ; Woolf, Virginia;" (p. 33)

"L'histoire évidemment musicale, peut-être même opératique, s'appuie sur la question de l'accord et du tempérament de Pythagore. Son paradoxe : le cycle de quintes qui le fonde est impossible à clore. Un comma manque à la dernière. Le rapport mathématique est parfait et pourtant, dans son application, le cycle se décale en spirale" (p. 36)

Et pour finir en beauté, le "Vivier de noms" de Valère Novarina, coqueluche des salons théatroïdes.

"Le Vivier des noms est d'abord le tire d'un carnet de Valère Novarivna… S'y sont accumulés ce que l'auteur appelle logaèdres, logolithes, logogrammes et anthropoglyphes, une multitude de noms de personnages qui prolifèrent parfois d'eux-mêmes et qui jouent dans l'espace et dans le corps des spectateurs… En 1986, sa première mise en scène, Le Drame de la vie, laissait déjà libre cours au déploiement de 2587 noms, dans une entrée perpétuelle. Aujourd'hui, en cinquante deux scènes, ces "esprits verbaux", ces mille objets seront émis, énoncés, projetés, hasardés, risqués dans l'air par onze cents personnages appelés par leur noms- mais qui ne se montreront pas tous." (p. 15)


À quelques siècles de distances, à quoi vous fait fait penser ce jargon :
- Les médecins du Malade imaginaire ? Mais qui joue alors le rôle de Monsieur Purgon ? Et qui est Diafoirus ?
- Les Précieuses ridicules ?
- Autres (à compléter par vous mêmes),...




lundi 25 mai 2015

LA CITATION DU JOUR : ANDRÉ BRETON à propos de GEORGES DARIEN

Extraits d'un texte d'André Breton, à propos du roman "Le voleur" de Georges Darin. Le manuscrit d'A. Breton est signé du 7 mai 1951 et sera édité dans "Arts" en mai 1955, année de la redécouverte du texte et de sa réédition par J.J. Pauvert. Ce texte est repris comme préface de l'édition Juliard du Voleur en 1963, et chez 10-18 en 1971.

"… L'agressivité à l'égard de tous les groupements humains constitués (tant pour le maintien de la bourgeoisie que contre elle), que la société, de son vivant, ne pouvait manquer de lui faire payer cher, répond ici aux blessures de ce coeur trop grand et trop bien battant pour ne pas heurter en tous sens les parois de la cage. Qu'il ait pu dire que "les yeux d'un écrivain, pour être clairs, doivent être secs" ne saurait en imposer pour la dureté, sauf dans la volonté d'agir. Ne peuvent prétendre à cette clarté des yeux confinant à la clairvoyance que ceux qui, comme Swift ou Darien, ont d'emblée été soulevés par l'indignation. A ce niveau, le leur, toute la morale de pacotille qui continue à avoir cours n'offre, on s'en doute, aucune résistance…
… Nulle (La vie de Darien) n'a été plus jouée, à ses risques et périls, contre le crime militaire, la lugubre mascarade religieuse et autres formes d'ignominie bourgeoise, aussi bien que contre les perspectives de dictature étatique, qui ont donné leur sinistre mesure depuis lors. Son oeuvre, qui ne fait qu'un avec elle, se situe aux antipodes de la "littérature", au sens où les poètes peuvent l'abhorrer. Elle est le plus rigoureux assaut que je sache contre l'hypocrisie, l'imposture, la sottise, la lâcheté. Darien, homme révolté s'il en fût — qu'Albert Camus s'évertuerait bien vainement à faire passer sous sa toise — reste à ce jour la plus haute incarnation de l'Unique qu'a voulu Stirner : celui qui du premier au dernier jour a aspiré à être "l'homme libre sur la terre libre".



mardi 19 mai 2015

SUR LES RAYONS DE MA BIBLIOTHÈQUE (6) : CHAVAL

Condensé de la Biographie de Chaval (1915-1968), par Chaval :

"Chaval est né il y a déjà quelques temps, il va bien je vous remercie.
Physiquement il vous ressemble un peu, peut-être un peu moins grand que vous.
Marié à une femme il possède un chien qui lui sert aussi de secrétaire.
Il est très aimable et très simple malgré son immense talent".














jeudi 19 mars 2015

LA CITATION DU JOUR : CHRISTIANE ROCHEFORT

Pourquoi Christiane Rochefort (1917-1988) ?
- Parce que l'on ne lit plus assez (plus du tout ?) cette auteur(e) aux propos souvent dérangeants.
- Pour citer les dernières phrases d'un de ses plus beaux livres, LA PORTE DU FOND, publié l'année de son décès. Ce livre est le  récit d’un inceste. Récit à la première personne, dur et pudique, au style percutant, mais sans aucun misérabilisme. Et qui se conclue par : 


 "Le malheur, ce n'est pas le sexe. Le malheur c'est le Patron."






Voorkant 


Née le 17 juillet 1917, c'est avec son roman "Le repos du guerrier" qu'elle entre en littérature, en 1958. Le livre est refusé pour le prix Fémina, «Le couronner -- dixit la présidente du jury de l'époque -- c'était répandre le vice au sein des familles».

lundi 9 mars 2015

LA PENSÉE DU JOUR (09/03/2015) : Zeev Sternhell (La droite révolutionnaire)

À une époque où le terme de fascisme est employé à tort à à travers, comme une insulte, comme un épouvantail, mais rarement en se questionnant sur le contenu et l’historique de cette dénomination , les livres de Zeev Sternhell (1935-2020) sont fondamentaux. Cet historien israélien est sans aucun doute l'un des meilleurs spécialistes d'un courant historique dont les racines ont été enfouies par une espèce de censure collective. Tous ses ouvrages sur les fascismes, le socialisme national,… sont à lire. Mais il faut sans doute commencer par son grand classique "La droite révolutionnaire, Les origines françaises du fascisme 1885-1914" (Collection Points Histoire ou Folio Histoire).
Une citation de la conclusion (p. 415 chez Points) de cet ouvrage :

"Tant par rapport au marxisme que par rapport au libéralisme, la nouveauté et l'originalité du système fasciste consistent précisément à vouloir mettre le capitalisme au service de la communauté, à neutraliser ses aspects les plus sordides en bénéficiant de ses réalisations techniques et en recueillant le maximum de profit de ses stimulations psychologiques. La recherche du profit reste le moteur de l'activité économique, et en cela le fascisme ne se différencie pas du libéralisme. Néanmoins, il s'en distingue radicalement, tout comme il se distingue du socialisme, lorsqu'il affirme le primat du politique. C'est sur la subordination de l'économie à la politique que compte finalement les fascistes pour construire un ordre nouveau, sans porter atteinte à la propriété privée et aux vieilles structures économiques.
La force coercitive de l'État moderne apparaît donc au fascisme comme le seul moyen qu'il a d'atteindre son objectif final : l'harmonie, la coopération et la réconciliation des classes sociales par l'intégration, au passage, du prolétariat au sein de la communauté nationale"




jeudi 5 février 2015

LA MEMOIRE, LE DIABLE,… ET LA MER


« … Les souvenirs ne font pas revenir le réel, ils agencent des morceaux de vérité pour en faire une représentation dans notre théâtre intime. Le film que nous projetons dans notre monde psychique est l’aboutissement de notre histoire et de nos relations…
… Dans tous les cas, ce sera vrai comme sont vraies les chimères, ces monstres imaginaires où tous les éléments sont vrais… »
Boris Cyrulnik, Sauve-toi, la vie t’appelle, p. 125.

Si j'ai placé cette citation en exergue de ma pièce ENTRE LE DIABLE ET LA MER BLEUE PROFONDE, c'est que ce livre fut une des petites étincelles qui déclencha son écriture. Avant même d'ailleurs d'avoir lu le livre. Je n'avais vu que sa présentation par son auteur lors de l'émission La Grande Librairie lorsque je pris la décision d'écrire une pièce sur la mémoire. L'analyse de la mémoire comme "chimère", sorte de rêve éveillé, ne constituait-elle pas en elle-même un matériau théâtral ? Partant de cela différentes pistes méritaient d'être explorées : la mémoire comme réorganisation présentable ou simplement agréable de son propre passé, la perte de mémoire plus ou moins pathologique, la mémoire imposée comme normalité sociale (manipulation de la mémoire),… C'est à cette dernière piste que j'ai finalement privilégiée. 

Contrairement, je le suppose, à beaucoup de gens qui écrivent, j'aime bien commencer par le titre. Celui-ci constitue alors une contrainte qui va influencer le reste de l'écriture. Et là également, la mémoire est présente. Ce titre, j'aime le faire surgir d'une écriture antérieure, sans lien évident avec le propos traité. Dans la cas présent, ma "novella noire" Qu'est l'espingouin devenu fut à l'origine du titre. Une large partie de celle-ci est consacrée à un chanteur de Rock n' Roll déchu, dont la chanson fétiche est "Between the Devil and the Deep Blue Sea" (cf. Autour de l'Espingouin… et de trois petites notes de musique). Tant la sonorité de ce titre (ici de sa traduction littérale), que son contenu cauchemardesque m'ont paru correspondre à l'atmosphère que je désirais générer dans la pièce. Le "style" s'imposait alors d'emblée : celui de la fable, sorte de métaphore du monde où nous vivons, non naturaliste mais ancrée dans la réalité. Fable, il va de soi, sans morale. La "leçon" à tirer, s'il y en a une, étant laissée à l'intelligence du spectateur.

Un autre point à préciser. Est-ce un hasard si j'ai mis la dernière touche (enfin pour l'instant) à cette pièce en 2014. Bien entendu non. Nous étions alors en plein délire commémoratif de la première boucherie mondiale. Si cet "anniversaire" permettait à quelques bribes de réflexion de se frayer un chemin (cf. par exemple la pièce Pages arrachées, 19149-1915), elle était aussi l'occasion de tous les discours nationaux/nationalistes, glorification des poilus assassinés par cette guerre (jamais des déserteurs et réfractaires divers des deux camps, rarement des pauvres types fusillés pour l'exemple), y compris au travers de séances de bourrage de crâne dans les écoles (celui-ci a trouvé plus récemment à s'exercer… mais c'est une autre histoire). Le tout sous les appels claironnants au "devoir de mémoire". Et quelque part, c'est aussi un peu de cela que parle la pièce. De l'édification d'une mémoire officielle, d'une vérité d'État (ou de n'importe quel pouvoir, peu importe), vraie "comme sont vraies les chimères". Elle nous rappelle que la mémoire "collective" est toujours un moyen de contrôle social, d'embrigadement. Ce n'est pas pour rien qu'elle est remise sur le tapis dans toutes les périodes de crise profonde, de préparation à la guerre,… Qu'à son opposé, la réflexion critique sur la passé est une nécessité pour l'élaboration d'une pensée libre, l'élaboration d'une éthique, et quand il le faut pour la confrontation de conceptions divergentes.

P.S. Au moment où j'écrivais ces lignes, paraissait dans la presse une information comme quoi l'armée britannique constituait une "brigade Facebook", dont le rôle pourrait être "entre autres" de désinformer afin de peser sur l'opinion publique et de distiller des fausses informations. Il n'est pas précisé si ces fausses informations seront formatées afin de pouvoir s'inclure dans un "devoir de mémoire" particulier.


mercredi 7 janvier 2015

SUR LES RAYONS DE MA BIBLIOTHÈQUE (4) : CALAFERTE

SUR LES RAYONS DE MA BIBLIOTHÈQUE… LES PIÈCES INTIMISTES DE LOUIS CALAFERTE…







… ET EN FOUILLANT BIEN QUELQUES SOUVENIRS DE LEURS REPRÉSENTATIONS À AVIGNON.

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vendredi 2 janvier 2015

DOM JUAN - ELVIRE 1699

DOM JUAN - ELVIRE 1699 (8/10/2011 - 20/10/2012)

OU

NE PAS INTERPRÉTER DOM JUAN

"Dom Juan n'est pour nous ni une théorie, ni une démonstration, ni l'occasion d'une polémique. Et il ne faut pas aller à Dom Juan comme à un rendez-vous habituel, averti de l'interlocuteur ou du partenaire que l'on va rencontrer ; il faut y aller curieux de la nouveauté d'une approche, avides de neuf.
Molière seul peut être notre indicateur et notre intermédiaire…
Dans la perpétuelle interrogation et la perpétuelle découverte d'une carrière de comédien attentif aux secrets de son métier, certaines oeuvres marquent fortement l'expérience et le souvenir : elles obligent les connaissances professionnelles les plus assurées à une modestie qu'elles avaient perdue dans la facilité.
Dom Juan est de celles-là…
Pour aborder un chef-d'oeuvre, pour répondre à sa sollicitation, pour l'entendre, il n'est qu'une attitude : la soumission."
Louis Jouvet, Témoignages sur le théâtre.

A l'époque où je pensais travailler l'interprétation de Dom Juan, dans la pièce Dom Juan - Elvire 1699. je lisais les "Témoignages sur le théâtre" et "Le Comédien désincarné" de Louis Jouvet. Quelle aide précieuse ! Dom Juan, un des rares "personnage" qui pourrait justifier à lui seul le goût de la pratique théâtrale. Mais l'écart est grand entre les listes de ceux qui aspirent à "l'interpréter" et ceux qui ont cette chance. Chance souvent empêchée par le décalage entre une certaine maturité du jeu et "l'âge du personnage". Ceci sera suffisamment reproché à Jouvet ! 

J'ai eu la chance (alors que j'avais justement l'âge qui fut reproché à Jouvet quand il monta Dom Juan) de me voir offrir l'interprétation d'un texte qui en quelque sorte résolvait le problème. La source dramatique de la pièce est simple : libre à chacun de supposer la mort de Dom Juan à la fin du texte de Molière, mais de fait cette fin est laissée suffisamment ouverte pour permettre d'autres hypothèses. La dernière scène où figure Sganarelle renforce d'ailleurs cette impression d'une histoire sans fin. Autre argument, la version de Molière inaugure la transformation du personnage en mythe. Et même en supposant quelque saison en enfer pour celui-ci, sa disparition définitive paraît improbable. 

A postériori, je pense que le point fort de — Dom Juan - Elvire 1699 — est sa fidélité au texte de Molière. C'est bien le "personnage mythique" construit par celui-ci qui réapparait, vieilli de 30 ans, chez Elvire. 

Et c'est là que resurgissent les réflexions de Louis Jouvet. A plusieurs reprises, il a constaté que la rencontre du comédien avec un "mythe" ne pouvait prendre qu'une voie particulière. Il n'existe pas d'interprétation qui se situerait quelque part, à mi-chemin entre l'un et l'autre. C'est au comédien de tenter avec modestie de se laisser conduire jusqu'au "personnage", de s'y "soumettre". Plus facile à écrire qu'à faire ! Pour cela, aucun "truc" mais un guide : le texte de Molière. Son intelligence dramatique. C'est à ce niveau que la fidélité au texte "fondateur" était plus qu'un point fort,… une nécessité. L'un ne pouvait se travailler qu'en référence à l'autre. Il restait pourtant une part de "neuf" à prendre en compte : le vieillissement. Faire en sorte que LE Dom Juan vieillissant ne sombre pas dans la caricature d'UN vieux Dom Juan ! Et pour cela, sans certitude aucune, répondre encore une fois aux sollicitations du texte.




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