Le blog de Michel Caron, auteur entre autres
mardi 28 juillet 2020
mardi 21 juillet 2020
Éléments pour une critique du populisme (citation)
ÉLÉMENTS POUR UNE CRITIQUE DU POPULISME
"Le populisme ne nourrie en permanence de la critique de la société. Qu’on ne se trompe pas sur le sens de ce que je veux dire par là. Il ne s’agit pas de reprendre à mon compte le vieux discours sur les extrêmes qui se rejoignent, discours du conservatisme social s’il en fût. Si l’on peut par exemple comparer, voire amalgamer, stalinisme et fascisme, c’est à condition de dénoncer la supercherie consistant à les présenter comme deux extrémismes opposés alors qu’il ne s’agit que de deux variantes voisines des conceptions portant sur la gestion du capitalisme.
Mais il n’en reste pas moins vrai que le populisme - en tant que fausse critique radicale de la société - s’approprie en les dénaturant de nombreux points des critiques véritables. A l’inverse, il sait se montrer souvent suffisamment séduisant pour en piéger plus d’un. De fait, pour les individus qui se posent des questions sur ce monde, il n’est pas toujours aisé de se frayer un chemin entre une idéologie populiste aux raisonnements simplistes promettant des lendemains qui chantent, et une critique radicale qui dans l’immédiat n’a guère plus à proposer qu’un surcroît de lucidité et d’exigence vis-à-vis de soi-même et des autres. Pourtant le choix de la facilité est factice et l’on serait bien en peine de dénombrer ses victimes. "
lundi 22 juin 2020
Une nuit comme une autre : note d'intention
Pièce : Une nuit comme une autre.
Note d’intention.
1. Contexte.
« Une nuit comme une autre » est le troisième volet de la trilogie « Les sombres temps » regroupant des textes portant sur des événements dramatiques de l’entre-deux-guerres mondiales.
La pièce se situe en Espagne durant la guerre civile précédant et annonçant le deuxième conflit mondial. Plus spécifiquement durant les journées de mai 1937 à Barcelone.
Elle est écrite pour deux hommes. Contrairement aux autres pièces de « Les sombres temps », il s’agit de personnages imaginaires. Par contre les personnes et évènements auquels il est fait référence sont réels.
2. En résumé.
Le personnage principal est un jeune-homme (18-19 ans ?) dont on ne connaît rien, pas même son prénom (il est ici surnommé « Jo » par facilité). Il est passé en Espagne pour s’engager dans la Colonne Durruti. Mais à son arrivée, il a constaté que la colonne avait été intégrée dans « l’armée populaire de la République espagnole, soumise à la discipline et à la hiérarchie militaire. Désemparé par le conflit entre ce qu’il avait envisagé et la réalité, il est envoyé sur le front sans aucune préparation. C’est alors que commence la pièce.
Une rencontre va être déterminante pour le personnage. Celle de Marcello, italien, engagé comme lui, mais plus expérimenté. Celui-ci a une réflexion critique sur la militarisation des milices, la participation au gouvernement,… ce qui alimentera les interrogations de « Jo ».
Les deux personnages se
retrouvent quelques semaines plus tard à Barcelone. « Jo » a trouvé
un emploie à l’hôpital qui reçoit de nombreux blessés du front. Tous deux sont
en charge d’un point névralgique : le central téléphonique (La
Telefonica). Durant la nuit, le central est attaqué par la police du
gouvernement.
Les deux personnages parviennent à s’enfuir tandis que les quartiers populaires de Barcelone se couvrent de barricades. Les « Journées de mai 1937 »[1] ont débuté.
Sentant venir une répression sanglante, les personnages décident que Marcello va prendre contact avec un de ses camarades italiens, Camillo[2], en qui ils ont confiance. Marcello ne reviendra pas. On apprendra qu’il a été torturé, puis assassiné. Face à cette épreuve dramatique, « Jo » n’aura plus d’autre but que de trouver le coupable et de lui faire payer son crime. Il y parviendra « une nuit comme une autre ».
3. Aspects formels.
Marcello est le plus agé des deux personnages. Il s’agit d’un italien qui, même s’il parle le français, introduit régulièrement des « italianismes » dans son langage. L’importance accordée à ce côté « rital » peut varier selon les choix de mise en scène et d’interprétation.
Formellement, la pièce alterne des monologues de « Jo » où il raconte en partie son aventure, et des dialogues entre les deux personnages. Ceci laisse une grande liberté pour le personnage de « Jo » puisqu’on ignore sans âge et l’ancienneté des faits racontés lors de ses monologues.
4. Références sur le contexte de la pièce.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Journées_de_mai_1937_à_Barcelone#4_mai
Descriptif des Journées de mai 1937 sur Wikipedia.
https://michelcaronauteur.blogspot.com/p/blog-page.html
Roman « Mémoires d’avant l’exil », dans lequel on retrouve une version romanesque de cette histoire.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hommage_à_la_Catalogne
Hommage à la Catalogne, de Georges Orwell. En particulier l’appendice II : Ce que furent les troubles de mai à Barcelone.
Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1937.
H. Chazé : Chronique de la révolution espagnole. En particulier p.63 : La situation en Espagne après les journées de mai.
https://livre.fnac.com/a4074016/Sygmunt-Stein-Ma-guerre-d-Espagne-Brigades-internationales-la-fin-d-un-mythe
Sygmunt Steil. Ma guerre d'Espagne. En particulier chapitre 18 : Les jours sanglants de mai.
https://www.editions-spartacus.fr/Catalogue_par_auteur.F/s262434p/Guerre_de_classes_en_Espagne
Camillo Berneri : Guerre de Classes en Espagne.
Se procurer le texte : https://michelcaronauteur.blogspot.com/p/blog-page_7.html
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Journées_de_mai_1937_à_Barcelone#4_mai
[2] Personnage inspiré de Camillo Berneri, militant communiste libertaire italien assassiné dans la nuit du 5 au 6 mai 1937 (probablement par le PSUC). https://fr.wikipedia.org/wiki/Camillo_Berneri
lundi 8 juin 2020
Entre le diable et la mer bleue profonde : note d'intention 2020
Pièce : Entre le diable et la mer bleue profonde.
Note d’intention.
1. De la version 2015 à la version 2020.
La pièce « Entre le diable et la mer bleue profonde » a été crée en octobre 2015 et a tourné pendant deux ans. Quelques problèmes concernant le texte m’étaient alors apparus. Principalement une diversité des thèmes abordés et des « allers-retours » dans le temps sous forme de « flashback ».
Étant généralement peu enclin à une réécriture, j’avais remisé la pièce parmi d’autres vestiges du passé. Il aura fallu le confinement de mars-avril 2020 pour que je la reconsidère. Pourquoi ? Sans doute que durant cette période je n’ai pas désiré (ou su) me lancer dans un nouveau projet d’écriture. Reprendre un ancien texte constituait alors une forme de « training », une façon de ne pas « décrocher ». Il en est résulté une « version 2020 », qui présente quelques différences avec la « version 2015 ».
Dans la nouvelle version, la part accordée à la mémoire comme outil de contrôle transparaît surtout dans les relations entre personnages, particulièrement entre Christopher et le Visiteur. Le découpage dans le temps est également modifié. Le prologue et l’épilogue se déroulent « aujourd’hui ». , Un mois avant, les quatre personnages se sont retrouvés pour une journée où tout a basculé. Le récit va progressivement remonter le temps dans une chronologie inverse. Ce parcours se terminera dans la barraque de l’attraction « Gorilla », où les personnages ont fait connaissance. À chaque étape des éléments de conflit apparaissent, dont on découvre les racines en remontant le temps. Jusqu’au retour final à « aujourd’hui », révèlant ce que sont devenus les personnages.
2. En résumé.
Les 4 personnages (1F, 3H) ont un passé commun. Christopher, Marylou et Williams ont travaillé au service du quatrième personnage, homme énigmatique dont on devine le pouvoir, le Visiteur, dans une baraque foraine : « Le cabinet du Docteur Gorilla ». L’ambition personnelle de Williams a mis fin à leur association. Chacun est allé de son côté. Marylou, ex-vedette du trio, pragmatique, a tant bien que mal survécu à la séparation. Christopher est resté au service du Visiteur.
Et puis le monde a changé. Tout s’est disloqué, décomposé. Le texte ne précise pas quelle est la nature de ces changements (guerre, pandémie, catastrophe naturelle ou non …). Ni leur durée, ni combien d’êtres humains y ont survécu. L’humanité a basculé dans un « après », où les différences sociales ont persisté en se radicalisant. C’est dans ce contexte que l’on découvre les personnages. Le Visiteur les a réunis dans un parc d’attraction désafecté qui a dû recevoir des foules de visiteurs dans le passé. Il est maintenant désert, sinistre, comme s’il s’était figé avant de se dégrader au fil du temps. Le Visiteur, maître dans l’art de la manipulation, souhaite animer ce lieu grâce à un projet réservé aux couches les plus fortunées de la nouvelle société. Christopher est devenu gardien du parc. De l’autre côté des grilles, on devine la présence d’une population misérable, d’une jungle dont on découvrira la fonction dans ce nouvel univers.
3. Références.
Le projet d’attraction du Visiteur m’a été inspiré par des reportages sur les « bidonvilles cinq étoiles » ou « bidonvilles de luxe ».
https://www.cityzeum.com/ar/l-hotel-bidonville-une-autre-idee-du-luxe
https://www.courrierinternational.com/article/2013/11/28/bidonville-cinq-etoiles
La baraque « Le cabinet du Docteur Gorilla » m’a été inspirée par l’attraction de Bernard Vaissière « Miss Gorilla », belle version de l’entresort « Girl to Gorilla », vue à la Foire du Trône.
https://www.youtube.com/watch?v=PC7Ev7HsjHI
https://www.dailymotion.com/video/x1qagb8