mardi 7 mai 2013

Théâtre de l'Est Parisien : Chronique d'une mort annoncée 5

Pour s'y retrouver dans cette chronique consulter :

1 - 1983-1986 : Dans la jungle de la ville
2 - 1993 : Soixante-dix-huit salamandres en folie
3 - 1993-1994 : L'enterrement de la planète au scalpel
4 - 1993-1994 : Saucissonnons, saucissonnons,…

1994 : La colle et les ciseaux

"Le montage de l'ensemble sera effectué dans les ultimes semaines. L'équipe d'animation prépare le sien, les stagiaires le leur, les deux propositions finales convergent facilement, étant guidées par la qualité de certains textes et scènes que tous gardent à l'esprit depuis leur création." (Philippe Ivernel, Sur les processus d'improvisation collectives dans les ateliers de création du TEP (1993-1994)

Que ceci est beau et simple… Mais revenons un peu en arrière. Comme décrit précédemment, le travail effectué au TEP en 93-94 conduisit à l'accumulation d'un matériau disparate et volumineux : simples phrases, textes plus ou moins élaborés, fragments plus ou moins déchiffrables griffonnés sur une page, retranscriptions de dialogues enregistrés,… Ceci censé constituer la base d'un ensemble cohérent, pouvant être livré à un public. Devant une telle tâche, une méthode bien connue : "la colle et les ciseaux". On découpe, on classe, colle, re-découpe, on écarte une partie sans la jeter tout de suite, et ainsi jusqu'à obtenir un résultat sensiblement satisfaisant. Démarche classique… mais d'une difficulté proportionnelle au nombre de participants. Le plus simple eut été que ceci soit confié à une petit noyau, trois ou quatre personnes au maximum, voire à une seule. Rien de choquant, en particulier si le ou les rédacteurs avaient une expérience reconnue en écriture théâtrale. J'ignore comment fût prise la décision finale mais, comme cité plus haut, elle consista en l'élaboration parallèle de deux projets. Et il fallait aller vite !  D'une part, objectivement le temps pressait. Et d'autre part, il y avait de fait une concurrence entre les deux élaborations en cours. Si le document de "l'équipe d'animation" était achevé alors que celui des "stagiaires" était balbutiant, ce dernier se trouvait plus ou moins disqualifié. Seule issue, y consacrer nos soirées. Enfin celles d'un noyau disponible et motivé. Résultat : les deux projets étaient bouclés dans un temps record. Mais… on pouvait s'y attendre… différents. Frémissement ! Que faire ? Chaque groupe avait (bien) travaillé,… et était prêt à défendre le résultat de son travail. Il y eu disons,… un petit moment de malaise. Pas la convergence facile dont parle Philippe, ni une crise ouverte chacun désirant mener le projet à bien. Retour donc à la colle et aux ciseaux pour aboutir à une synthèse. Soixante dix pages répondant au titre "Mal de mer sur terre ferme", divisé en 12 "tableaux" : Prologue, Enterrement, La curée, Buffet, Souper, Le noir, Le banquet en "U", Le zoo, Folie et enferment, Les coursives, Les yaourts, Choeur parlé.

Il restait à transformer ce montage en spectacle. George Werler allait diriger mise en scène et en espace avec l'autorité et l'exigence qui le caractérisent (ce n'est pas une critique), avec l'assistance de Francis, Jacques et Michel. Démarche classique, indispensable. Réto, lui laissait les mains libres. Il avait une "maison" à gérer, d'autant plus que les nuages de ce que j'ai nommé une "mort annoncée" commençaient à se profiler à l'horizon. Mais tout ceci est une autre histoire sur laquelle je reviendrais. Pour l'instant, deux photos illustrant "la colle et les ciseaux", avant une série d'autres sur le spectacle.

De G à D : Louise R. Caron, Isabelle Dufrene, Laurent Contamin,  Fabienne Fontaine.

De G à D : Angelina Lugrin, X, Francis Henriot, Louise R. Caron

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